• Week-End ... 

     Devant mon clavier noir …

      comme devant une page blanche…à attendre l’inspiration
      qui peine à se frayer un chemin jusqu’aux touches…..

      Que vous dire….un week-end éclair comme beaucoup d’autres…

      projets sans conviction du vendredi soir ,

      d’aller traîner sur un quelconque site encombré

      des journées du Patrimoine…..

      Le samedi matin à paresser au lit…

      à zapper sur les 250 chaînes du bouquet satellite….
      encore tout nouveau …tout beau...

      

    surprenant de passer de la disette à l’indigestion….

    fasciné par les 6 chaînes chinoises…sous-titrées…en chinois…

    surtout par les pubs…beaucoup de mal à m’en détacher

    pour aller explorer les russes ou les arabes…

     

    Les courses hebdomadaires…soleil radieux…..

    pas vraiment envie d’aller se mêler à la foule du patrimoine…

    promenade avec la chienne………

    puis prise de tête avec les nouveaux logiciels de l’ordi…….

    prise de tête avec les mêmes encore le dimanche…. jusque tard dans la soirée….

    avec un œil distrait sur le match….

    87 à 10……la Namibie a perdu…tout le monde est content….

    moi je pense à Corneille…non…..pas le chanteur….celui du Cid….. 

     ...celui qui à écrit fort justement :

    » A vaincre sans péril…on triomphe sans gloire… »…

                                 


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  • La montagne du Roule ..... 

    A l’adolescence

    on explore des abris souterrains
    connus de nous seuls .

    Armés de lampes de poche ,
    nous visitons des casemates
    où subsistent encore des lits superposés ,
    des vieux journaux en langue allemande ,
    des casques rouillés et des relents d’urine.

    Nous jouons à nous perdre
    dans le labyrinthe de galeries creusées
    dans la montagne du Roule ,
    tunnels obscurs qui débouchent dans des fortins de béton dissimulés dans la roche ,
    nous scrutons l’horizon au travers d’étroites meurtrières transversales
    comme l’ont fait avant nous des sentinelles ennemies.

    L’une d’elles au sens artistique très développé a même occupé ses longues heures de faction
    à couvrir les murs de magnifiques fresques représentant le paysage environnant.

    La montagne du Roule , colline rocheuse dominant la ville….
    sa route en lacets qui s’amorce derrière le jardin public , sa pente raide que l’on se défie de gravir
    à vélo , une pièce d’artillerie à chaque virage , l’entrée des souterrains dissimulée
    dans les broussailles , le dernier tronçon de bitume qui se termine au fort qui couronne le sommet , nid d’aigle qui surplombe la ville et sa rade , transformé en musée du Débarquement ,
    les murs ont été décorés de fresques guerrières par mon professeur de dessin au lycée ,
    des modèles réduits expliquent les manœuvres des troupes alliées ,
    des photos agrandies en illustrent les étapes , des mannequins en uniformes et en armes
    se dressent dans tous les coins , un arsenal hétéroclite couvre le sol ,
    un film raconte en boucle l’entrée des gentils dans la ville avec gros plans sur la reddition
    des méchants , dans la cour un char pointe son canon vers le ciel….ancré là pour toujours.

    Une plateforme dans un coin de l’enceinte sert de socle à un mat au sommet duquel
    claque un drapeau tricolore , contre le parapet une lunette permet de détailler le panorama
    contre une pièce de monnaie…..au loin , au-delà de la digue , la mer se perd dans la brume…..
    la même mer , la même brume d’où quelques kilomètres plus au sud ,
    surgit un matin de juin , un raz-de-marée d’acier , de feu et de chair humaine…


      

      


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  • 10, rue Vivienne ... 

    1961
    I
    l me faut absolument
    trouver à me loger…..

     

    Je ne peux pas indéfiniment profiter de l’aimable hospitalité de Christian dans sa chambre du marché aux Puces…
    Je ne sais par quel bout prendre le problème , je suis allé dans les bureaux de l’UNEF rue Soufflot pour m’entendre répondre qu’étant de nationalité Française il valait mieux me débrouiller seul , les chambres dont ils disposaient étaient en priorité réservées aux étudiants étrangers….on m’avait dit que c’était un syndicat de gauche , ouvert aux difficultés du monde étudiant , j’en suis ressorti écoeuré de constater que pour ces gens là , la détresse n’avait d’intérêt qu’au-delà de nos frontières.

    Sans un sou vaillant , le casse-tête tournait au cauchemar , il me fallait néanmoins trouver une solution d’extrême urgence , sous peine de compromettre définitivement et prématurément mes ambitions estudiantines.

     

    Ce matin après l’appel , je décide de me jeter à l’eau….

     

    Devant l’aréopage réuni de mes compagnons de galère , je me risque exceptionnellement à une annonce personnelle…..en gros j’explique que je suis à la rue , pratiquement sans ressources , ouvert à toute suggestion…..si par hasard quelqu’un avait une idée , elle serait la bienvenue et mon éternelle reconnaissance définitivement acquise…
    Mon laïus terminé , un petit bonhomme hirsute et mal rasé vient se planter devant moi :

     

    -J’ai peut-être ce que tu cherches !...Ma tante possède une chambre de service inoccupée au-dessus de son appartement dans le quartier de la Bourse, mes parents y ont vécu un moment quand ils étaient jeunes mariés , le problème , c’est qu’elle ne veut pas la louer , je vais lui en toucher un mot et tu iras la voir…à toi de la convaincre.. !!!

     

    Trois jours plus tard , je me présente au dix de la rue Vivienne…….

     

    J’ai essayé de mettre toutes les chances de mon côté…mon plus beau pantalon , ma plus belle veste , chemise propre et cravate , bien lavé et rasé de près , les cheveux bien peignés , je gravis un large escalier recouvert de moquette rouge jusqu’au sixième étage où je m’arrête essoufflé devant l’unique et monumentale porte vernie du palier . Je déchiffre le nom au-dessus de la sonnette…Mme G…….. , j’y suis , j’appuie sur le bouton…

     

    Une élégante vieille dame aux cheveux de neige m’ouvre la porte et m’invite à entrer.
    Effectivement , son neveu lui a parlé de moi et n’a pas tari d’éloges à mon égard…elle veut bien le croire , mais même si je suis aussi doué qu’il le prétend et promis à un avenir brillant sur le point d’être compromis pour une stupide histoire de logement , elle me rappelle qu’elle ne tient pas du tout à louer son local , je dois bien comprendre qu’elle est très âgée et ne veut pas se compliquer la vie..on entend tellement de choses aux jours d’aujourd’hui qu’elle ne se sent pas prête à courir le moindre risque.

    Devant un thé et des petits gâteaux , je lui brosse un tableau à la Zola de mon encore brève existence , mon père qui s’échine au travail pour une solde modique au service du Pays , Militaire à Cherbourg….Mouche.. !!!....son défunt mari était général. !!! , le sacrifice énorme que représentent mes études pour mes parents qui se privent de tout pour que mes sept frères et sœurs ne manquent de rien et vivent un futur plus enviable que leur présent…..du coin de l’œil , je vois que je marque des points , d’hautaine et réservée , la physionomie de la riche bourgeoise en noir au triple rang de perles assise près de moi , vire à un sourire de bienveillance de plus en plus marqué au fil de mes paroles…..

    Après une heure de plaidoirie , je sentais que j’avais partie gagnée , en mon for intérieur , je me félicitais d’avoir soigné ma mise et adopté un profil bas et modeste …

     

    -Ecoutez , vous me faites excellente impression…peut-être fais-je une bêtise , mais j’accepte de vous aider , je vous laisse la chambre gratuitement pour la durée de vos études , vous me verserez un loyer symbolique de…..disons 3 000 F (30f) par mois , pour la consommation d’électricité….je vous demande de faire en sorte que je n’aie pas à regretter de vous avoir fait confiance…


    Je lui aurai sauté au cou…..mais ce n’était vraiment pas le genre…

     

    -Si vous le voulez bien , je vais vous montrer votre nouveau chez-vous !..

     

    Au fond de son immense appartement encombré de tentures et de meubles précieux , elle m’ouvre une porte sur un escalier raide et étroit..

    -Allez-y , je ne vous suis pas , j’en suis bien incapable , l’alpinisme n’est plus de mon âge !...

    C’est la seule et unique fois que vous aurez à prendre ce chemin , là haut vous avez une entrée indépendante….pour y accéder vous prendrez l’escalier de service !!...

     

    C’était génial , la clé dans ma poche , je me retrouve dans la rue , j’ai envie de danser , de rire , de crier...
     
    –Merci la chance !.....

     


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  • Digressions ... 

    22 juin 2001

     

     

    Parfois la lumière du soleil

      se déverse à flot brûlant à travers la vitre sale

      du Velux sans rideau de protection ,

      elle décolore les papiers imprimés qui traînent

      sur le bureau au point de les rendre à peine lisibles ,

      le quadrillage de mon bloc-notes n’est plus

      qu’un souvenir qui se rappelle à ma mémoire

      passés les premiers feuillets ,

      je me frotte les yeux  agressés par autant

      de lumière  et me dis que c’est déjà l’été….

     

     

      La radio branchée « Classique » annonce

      les rencontres musicales de  Vézelay…..

     

    Vézelay…la colline inspirée , j’y avais amené mes parents peu après l’acquisition

    de la maison de Serrigny , en 78……

     

    Je bourre ma vieille pipe irlandaise à bague d’argent gravée

    de l’inscription « Peterson’s Dublin Sterling Silver »…

    plus trois petits blasons incompréhensibles….

    j’en possède une autre à peu près semblable , parmi les dizaines de ma collection

    ce sont mes préférées…..le temps a fini par percer la base du fourneau

    et régulièrement je dois reboucher le trou à l’aide d’un bouchon de pâte à bois …..

    je tasse le tabac extrait d’une ancienne boîte à thé métallique dans laquelle

    je garde des restes de paquets de dépannage achetés en désespoir de cause

    lorsque je ne trouve pas ma marque préférée (Amphora rouge)…..

    je viens d’en finir un paquet , en attendant de m’en procurer un suivant

    je suis contraint de me rabattre sur cet ersatz de plaisir…..

    j’approche la flamme de mon Zippo tout en aspirant fortement…..

    les brins grésillent et de grosses volutes de fumée blanche s’étirent paresseusement

    avant de disparaître en fin brouillard aspiré par la fenêtre entrouverte…..

     

    Il y a dix-huit jours c’était mon anniversaire , le cinquante-huitième ,

    il tombait le lundi de Pentecôte , jour férié ,

    je pensais qu’il me faudrait attendre le lendemain pour trouver au courrier la carte postale

    que maman m’envoie ponctuellement chaque année depuis que j’ai quitté la maison ,

    c'est-à-dire depuis quarante ans , je les garde précieusement ,

    même si quelques unes se sont égarées au fil du temps et des déménagements successifs , j’en ai malgré tout conservé la plupart…

    Je ne suis pas le seul à bénéficier de ce privilège , chez elle sur un mur de sa salle à manger près de la porte de la cuisine , elle a accroché un calendrier couvert de croix

    marquant des dizaines de dates anniversaires , ses enfants , ses petits enfants ,

    ses arrières petits enfants , cela fait beaucoup de monde et beaucoup de cartes à envoyer , mais c’est devenu un rituel auquel elle ne s’est jamais soustrait…..

    tous nous savons que ce jour là il y aura à coup sûr

    au moins une personne qui n’aura pas oublié…

     

    Et puis le téléphone a sonné un peu avant midi , c’était elle…

     

    « Je te souhaite un bon anniversaire mon grand , cette année je ne t’ai pas envoyé de carte , je suis trop vieille , je ne vois plus très bien , je ne peux plus écrire… »

     

    J’étais content de l’entendre , mais j’avais envie de pleurer ,

    c’était comme si le jour que l’on a l’habitude de voir se lever tous les matins

    déclarait forfait en nous demandant de nous habituer à la nuit…..

    une carte toujours un peu naïve avec les mêmes mots répétés chaque année ,

    un petit rectangle d’amour simple que je ne recevrais plus jamais….

      

      

     


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  • Rire ... 

    J’ai laissé chez l’une d’entre vous

    un commentaire ou j’avoue ne pas comprendre pourquoi Florence Foresti fait rire…personnellement elle me laisse de marbre…
    J’en arrive à la conclusion que le sens de l’humour ne se répartit pas d’égale manière sur l’ensemble de la population ,

    ce qui somme toute est tout à fait normal et n’a rien d’extraordinaire…c’est comme le reste….question de goût et de couleur.... elle n’est hélas pas la seule à me laisser froid.......je me suis quand même inquiété et posé la question…

     

    « Qu’est-ce qui me fait rire »….. ???

     

    Dans la vie de tous les jours…les gens décalés…un peu à côté de leurs pompes….

    ceux qui font avec sérieux et application les tâches les plus insignifiantes voire inutile…..

    gonflés d’importance…

     

    Au cinéma …l’humour noir…ou l’absurde…..deux exemples…… 

    »Arsenic et vieilles dentelles »…chef d’œuvre d’humour british….

    ou « Y a-t-il un pilote dans l’avion » ...…sommet du farfelu .…deux films qui me font rire aux larmes….
    il y en a bien sûr d’autres qui ne me reviennent pas en mémoire pour l’instant….

     

    Dns la variété…ou à la télévision….la grande époque des Nuls….des Inconnus…..Kaamelott….
    les regrettés Pierre Dac…Francis Blanche….Desproges……..ou Alex Métayer……
    difficile de trouver de bons exemples sur YouTube ou Dailymotion….

     

    Mais j’ai quand même trouvé çà…..qu’est-ce qu’il me manque le bougre… !!!

    (1er octobre 2007)

     

     

     


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