Des ados,

habillés de jean de pied en cap.                                

Près du comptoir enfumé,

ils ont les yeux braqués

sur une machine rectangulaire

aux sons d’un autre siècle

et les mains moites

à force de taper sur le champignon.

Cette scène de bistrot

est depuis quelques années

reléguée au rang des clichés d’un Paris révolu…

car les flippers ont bel et bien

déserté les cafés parisiens. 

Vous allez finir par penser

que le Bottle souffre de nostalgie chronique…

vous ne serez sans doute pas loin de la vérité…

j’ai vu une nouvelle anodine au journal de France 3…

pas plus de 2 minutes , tellement tout le monde s’en fout…..sauf moi….

je n’ai qu’à fermer les yeux pour retrouver des morceaux d’adolescence…

les bars enfumés , les claquements secs du Baby-foot….

les tintements et grelots des flippers clignotants malmenés à l’excès….

la musique tonitruante des Juke-boxes……

Il y a belle lurette que j’ai cessé de fréquenter ces endroits ,

mais je n’ai jamais envisagé qu’un jour ils cesseraient d’exister…..

il semble hélas que ce soit le cas….les flippers….

derniers vestiges de mes vingt ans disparaissent des bistrots….

moins rentables qu’une table supplémentaire……on peu le regretter…le déplorer…..

as time goes by…

D’un coin délavé de la mémoire….

comme une vieille nostalgie

que le temps aurait décolorée....

image défraîchie aux bords dentelés ,

sourires figés un peu jaunes ,

silhouettes sépia d’un autre temps ,

petits bonheurs oubliés dans une boîte à chaussure…..

Signe d’autrefois…

trace qui ne sera jamais empreinte…

regard voilé , apparition furtive d’une présence passée…..un peu floue …un peu effacée…envolée....

même plus un souvenir…

Nostalgie Portbail .....

C’était la fin de l’année scolaire 58/59…

l’époque de la photo de classe officielle…de celles que l’on retrouve bien des années plus tard avec sa charge d’émotion…on essaie de mettre des noms sur des visages qu’on croyait oubliés depuis longtemps…

Ce matin dans ma boîte , un mail de « Copains d’avant »…..un nouvel inscrit dans votre parcours….

Je pensais en cliquant , au mieux rencontrer une vieille connaissance…au pire , comme le plus souvent , tomber sur un parfait inconnu…et puis ce fut l’énorme surprise….Monsieur Z….83 ans ….. ex professeur de lettres , de latin et de grec , venait de remplir une fiche pour s’inscrire…..et ce n’est pas n’importe qui ce Monsieur..

C’est à lui que je dois au tréfonds de moi-même ce que je suis aujourd’hui…

c’est lui qui m’a appris à rédiger ces textes que vous avez eu , j’ose l’espérer ,

un peu de plaisir à lire …il a accompagné trois années de mon adolescence tourmentée…

il a guidé mes lectures…il a donné des réponses à mes questions multiples…

il a façonné patiemment avec mon plein accord , ce que j’allais devenir

avec tout l’enthousiasme d’une vocation encore fraîche…

et puis comme les autres j’ai poursuivi ma route sans plus jamais en entendre parler….

jusqu’à ce matin ou il a surgi d’un coin perdu de ma mémoire…….

47 ans après j’ai enfin pu lui dire merci….

et lui présenter mes vœux pour les années à venir……

Internet n’a pas fini de me surprendre…

,,, au 14 de la rue Gambetta ,

tout près de Ratti ,,, il y a aujourd'hui une parfumerie ,,,

qui se souvient de ce qu'il y avait avant ?????? ,,,

malgré toutes mes recherches je n'en ai trouvé aucune trace ,,,

mis à part un moment furtif dans le film des parapluies ,,,

Et pourtant c'était un endroit incontournable pour ceux de ma génération ,,

le hall/galerie de la Presse de la Manche ,,,,,

on s'y donnait rendez-vous ,,, on s'y abritait les jours de pluies ,,,

on pouvait y lire quotidiennement les pages du journal affichées tout du long ,,

si je me souviens bien on pouvait même se tirer le portrait au photomaton,,,

toujours grouillant de vie ,, de mouvement ,,,,

disparu ,,, il n'en reste rien ,,, absolument rien ,,,

juste une vitrine banale d'une boutique quelconque ,,,

seulement une trace nostalgique dans la mémoire de certains ,,,

un repère qu'on cherche en vain ,,, comme d'autres ,,

qui vont s'effacer peu à peu jusqu'à l'oubli définitif ,,,,