• Simplement ... Venise ...

     

    ....Comme si c'était la première fois.....
    y revenir , se perdre dans les ruelles à la tombée du jour ,
    voir des reflets passés miroiter en tremblant dans les eaux noires d'un canal , 
    au gré de venelles oubliées
    ...le clapotis discret d'une gondole silencieuse ,
    vision furtive qui vous laisse une impression de mirage....
    loin des rumeurs de la place St Marc...
    être un moment quelqu'un d'autre
    ...une ombre au masque blanc comme un vivant souvenir...
    simplement... Venise...

      

     Serenissima... Vidéo Bottle sélectionnée dans Voyage


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  • Hondarribia......

     

     

     


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  • Tout sur Bottle...La luxueuse et rutilante limousine aux vitres teintées vient se ranger dans un doux feulement au long du trottoir  blanc marbré devant l’entrée éclairée a giorno du PILOT HOUSE  mon hôtel de Nassau….aux Bahamas..

     

    Janvier 1980…à Paris c’est l’hiver…il fait gris….il fait froid….il fait triste…comme chaque année à la même époque , alors que beaucoup partent s’agglomérer sur les pentes neigeuses…j’ais pris un vol vers le soleil…

     

    Dans mon élégant et immaculé complet d’été , je me sens l’âme d’un James Bond…je suis là pour dix jours et me suis inscrit à pratiquement tous les forfaits loisirs proposés par la direction de l’établissement…ce soir , c’est tournée grand Duc dans les palaces de l’île voisine…Paradise Island…..

     

    Le chauffeur en uniforme bleu marine fait le tour du véhicule , la casquette à la main il ouvre la portière arrière…je me glisse dans l’habitacle et me laisse aller dans le moelleux crème du cuir souple et odorant…..

    Le carrosse de métal sombre glisse un moment sans bruit au-dessus du port de pêche faiblement éclairé avant de s’engager sur le grand pont à double pente qui réunit les deux îles…quelques centaines de mètres au long de la marina où se balancent mollement au mouillage des centaines d’embarcations de rêve…et nous arrivons déjà sous l’allée de cocotiers qui laissent apparaître par intermittence  des fragments de sable blanc qui se perdent  au loin dans l’indigo stellaire d’une nuit tropicale….les palaces scintillent de tous leurs néons…la première escale me voit prendre en charge par une escouade d’uniformes chamarrés qui me conduisent à ma table de restaurant , voisines d’autres occupées par des hordes de touristes américains en goguettes….je passe sur le repas décevant et l’ahurissant spectacle de music-hall kitchissime…..également sur le court séjour dans le gigantesque Casino à déambuler entre tables de jeux et machines à sous ,  pour terminer par ce qui m’a le plus marqué…ce dont je me souviens avec le plus de précision…

     

    Une boîte de nuit sous l’un des hôtels…relativement intime et feutrée comparativement à la démesure qui m’a accompagnée la soirée durant….velours et cuir …lumières tamisées….un orchestre coloré dans la pénombre distille une musique envoûtante….une beauté d’ébène ondule dans mes bras…...au rythme languissant du slow , j’approche progressivement des musiciens…le chanteur me fait un clin d’œil en souriant de toutes ses dents….complètement sous le charme de sa musique et de l’érotisme torride du moment , j’attend les dernières notes….le dernier souffle pour lui demander le titre de ce qu’il vient d’interpréter…..il me répond aimablement alors que ses amis entament l’intro du suivant…….STILL….je vais essayer de m’en souvenir pour trouver le disque à mon retour à Paris….je note sur une carte publicitaire le nom du groupe….LES COMMODORES…..le chanteur…Lionel Richie…




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  • Tout sur Bottle... 

    Juillet 1960…

     

    Promenade des Anglais….

    j’en avais vu des photos mais elles étaient très loin de la féerique réalité que j’avais sous les yeux..

    A vivre depuis toujours dans les brumes du nord ,
    seule une imagination débordante pouvait donner une vague idée
    de la réelle existence d’un tel endroit .

    Je me pince pour être sûr
    de ne pas rêver…..
    nous déambulons au milieu d’une foule bronzée multicolore ,
    tout respire richesse et joie de vivre .
    Derrière un parapet ourlé d’une rangée de palmiers ,
    au-delà du tapis de parasols qui couvre le littoral en contrebas ,
    toute cette eau céruléenne limitée par l’horizon…..
    c’est la Méditerranée…

    Immobile reflet scintillant de l’immensité d’un ciel lumineux , sans le moindre nuage pour troubler sa parfaite limpidité..

    La côte d’Azur , une définition qui prend tout son sens tandis que je m’emplis les yeux , le nez , les oreilles , le corps tout entier d’une cascade de fabuleuses sensations…

    Nous nous sentons un peu perdus et vaguement effrayés , noyés dans une cohue et une agitation tellement nouvelle , légèrement étourdis comme à la descente d’un manège , il nous faut penser au futur immédiat.

     

    Venir en stop jusqu’ici , c’était relativement facile , dénicher une voiture qui accepte de nous amener jusqu’à Lantosque , quelque part , on ne sait trop où , dans l’arrière pays , risque de l’être beaucoup moins. D’un commun accord nous décidons de trouver quelqu’un qui nous indique le chemin de la gare routière…

     

    C’est ainsi que nous nous retrouvons vautrés sur les coussins défraîchis d’un vieil autocar brinquebalant , les sacs sur le toit , à zigzaguer sur le tracé hasardeux d’une route étroite encaissée entre muraille et précipice , à traverser tunnels suintants et ponts minuscules sur des lits de galets . Le paysage est grandiose , j’en oublie d’avoir peur , ignorant les périls d’un parcours de montagnes russes qui frise le rocambolesque.., nous avons l’émerveillement naïf de deux enfants nécessiteux devant un gigantesque arbre de Noël…

     

    A la sortie d’un dernier virage , le vieux bus s’immobilise dans un soupir plaintif et déchirant sur une placette cernée de bancs publics où des vieillards appuyés sur leur canne , assis à l’ombre de marronniers séculaires , nous regardent avec curiosité sauter dans la poussière et charger péniblement nos sacs sur les épaules.

    Nous sommes les seuls à descendre à cet arrêt , dans un inquiétant tremblement de la totalité de sa ferraille usée , le car donne deux longs coups d’avertisseur et disparaït dans un énorme nuage jaunâtre en direction de Saint Martin-Vésubie…..Lantosque…nous voilà pratiquement au bout de nos peines…



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  • Tout sur Bottle...

     

     

    1974

     

    Moiteur de ma dernière journée Indienne..

     

    Touffeur d’une fin d’après midi de septembre
    dans la cacophonie grouillante et bariolée de New Delhi….

    A traîner dans la poussière mouvante de Connaught Place ,
    le rendez-vous de tous les paumés venus d’ailleurs en quête d’exotisme
    ou d’un hypothétique nirvana…....
    lieu de rencontre des routards du monde entier ,
    c’est là que tout commence…..c’est là que tout se termine….
    j’erre le nez au vent pour m’imprégner une dernière fois et pour toujours
    d’une ambiance qui ne sera bientôt plus qu’un souvenir..

     

    Au hasard de ma déambulation mes pas me conduisent
    sous le semblant de fraîcheur des arcades d’une avenue voisine….
    je tombe en arrêt devant la vitrine d’une boutique au charme victorien……
    RIKHI RAM  en onciales jaunes peintes au-dessus de la porte…..
    derrière la vitre au milieu d’un fouillis d’instruments de musiques locaux ,
    une grande photo des Beatles en compagnie de Ravi Shankar...…
    je comprend qu’elle a été prise en ce même endroit….
    et que ce magasin  eut le grand privilège de superviser leur période Indienne..…

     

    Je pousse la porte…et pénètre la pénombre feutrée
    en contraste total avec l’aveuglant raffut du dehors….
    au fur et à mesure que mes yeux s’habituent à la semi obscurité
    je distingue graduellement sous d’autres agrandissements
    de George Harrison et John Lennon 
    des rangées de Sitars magnifiques…immenses…délicatement ciselés ,
    marquetés de dentelle nacrée…du grand art……
    il m’en faut un...…je ne pense pas un instant au problème de voyager
    avec un pareil objet…...je ne résiste pas à l’impulsion…..
    je caresse le bois verni…je passe les doigts sur les cordes
    pour sentir les vibrations…...je me laisse séduire
    par celui qui me semble le plus beau…...
    je l’imagine trônant dans mon living parisien...
    tout à ma fascination je n’ai pas pris conscience immédiatement
    d’une présence silencieuse auprès de moi…..un indien que je pense vendeur
    en costume de soie vive me prend doucement des mains
    l’objet de mon émerveillement….
    il en tire du bout des ongles un son étrange et envoûtant….
    le remet en place….reprend le manège avec un second…puis un troisième…
    un quatrième qu’il fait résonner tout contre son oreille…...
    il pose sur moi son regard ténébreux….

     

    -          prenez celui-ci , Monsieur , c’est le meilleur –

    -           

    Subjugué , je me range à son choix sans discuter…..
    il m’accompagne auprès du maître des lieux qui le glisse dans une housse
    de toile bariolée…..
    tandis que je paie mon acquisition il me tend un rectangle cartonné
    en me disant…..

     

    - Si vous aimez la musique de mon pays…il ne faut pas rater le concert de ce soir.. »

     

    Je jette un rapide coup d’œil sur l’invitation , le remercie ,
    la glisse dans ma poche et tandis qu’il me tient la porte ouverte ,
    me replonge au coeur de la fournaise , mon imposant paquet dans les bras….

     

    Il fait nuit…je termine mon dernier tandoori sur le sol Indien…..
    demain à cette même heure je volerai vers Paris…..
    je plonge une main dans la poche de ma chemise pour régler l’addition…
    je sors le carton du vendeur de sitar avec mon portefeuille…..

    Je ne comprend rien de ce qui est inscrit….
    je le montre au patron du restaurant qui à force sourires et courbettes
    m’indique le chemin à suivre pour me rendre au concert…....
    ce n’est pas très loin…....

    Quelques minutes de marche et je débouche sur une place
    devant la façade illuminée de ce qui ressemble à un théâtre… ..
    une foule blanche très nombreuse se presse sur les marches
    qui conduisent à l’entrée….une énorme affiche au-dessus…..
    je reconnais sur l’image mon vendeur qui me sourit…….

     

     » Grande soirée exceptionnelle…ce soir pour une unique représentation…
    la star internationale du Raga….PRAMOD KUMAR…."






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