• Rougevin ...

     

    A l’époque où j’étais étudiant

    et passais le clair de mon temps et de ma vie au quartier Latin , nous avions la chance de profiter d’une foule de manifestations estudiantines plus ou moins traditionnelles et folkloriques .

     

    Il y en avait une en particulier que je n’aurais ratée sous aucun prétexte….c’était le ROUGEVIN….une manifestation qui marquait la fin du bizutage et l’intégration définitive des bleus au sein de la Grande Ecole des Beaux Arts de Paris.

    Autant que je m’en souvienne , cela se passait au début février à l’époque du carnaval…pendant les mois précédents les bizuths des Beaux Arts et de Spécial Archi se sont évertués à fabriquer de magnifiques chars de carnaval tous avec un seul et unique thème décliné à toutes les sauces….. le PHALLUS…des sexes énormes et variés …une pornographie gargantuesque paillarde et bon enfant…

     

    Le défilé partait du Quai Malaquais (siège de l’Ecole) au son tonitruant des fanfares , dont la nôtre (Arts Déco) aimablement invitée chaque année avec celle des Métiers d’Arts à participer aux agapes. Le cortèges de chars avec ses bites géantes et multicolores se balançant au-dessus de la foule , tirés par les bizuths costumés , escortés des élèves déguisés eux aussi , longeait la Seine avec vacarme et délire collectif , jusqu’au Boulevard Saint Michel qu’il remontait sous les chants les plus paillards repris en cœur par des milliers de choristes improvisés….arrivés au Luco (au Luxembourg) , la cohorte en folie bifurquait dans la rue Soufflot jusqu’au Panthéon où les chars étaient embrasés en un gigantesque feu de joie…la fête se poursuivait en général dans les Jardins du Luxembourg pour se terminer jusqu’à pas d’heure dans les bistrots du quartier….Cette tradition comme bien d’autres a été interdite à la fin des années 60....jugée trop dangereuse…j’ai la consolation d’avoir eu l’honneur et le privilège d’assister ou de participer aux presque dernières…quand il m’arrive aujourd’hui d’aller traîner dans les rues de mon ancien quartier j’ai toujours dans l’oreille le lointain écho de ces fêtes , et quand je promène le regard autour de moi je trouve le décor devenu bien gris...bien triste…beaucoup trop sérieux…avec une pensée assassine pour les pisse-froid législateurs..

     

     

    Photo Paris 1966

     

    Rougevin ...


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